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Une histoire pathétique : correspondances d'un couple en fin de vie
2 septembre 2019

13 juillet 00h35

Tu vois, je me rends compte que le problème c'est moi.

J'en veux trop, j'ai besoin de toi, et ma seule solution du manque de toi c'est de ne plus être avec toi. Il n'y a pas de paradoxe, juste un fait.

J'erre dans cette soirée comme un ectoplasme, vide de substance, vide d'envie.

Quelle comédie que cette soirée, à boire et danser quand j'ai juste envie de m'enfuir, loin, seul.

Je m'imagine prendre ce soir un train, un avion, vers ailleurs, mais je sais bien que je trimballerais mes valises avec moi.

Je ne te l'ai pas encore dit, mais je cherche un appart, pas loin, pour que Jeanne ne sois pas trop perturbée.

Je me connais, je vais attendre, que les vacances se passent, après, toujours après.

Mais c'est très profond cette fois.

Comme je te l'ai dit, je ne vois pas d'issue.

Je vais donc vraiment partir.

Pour ne plus souffrir.

Et pourtant...

C'est vrai que je te regarde, je t'admire, je crève d'envie que tu me prennes dans tes bras, d'exister un peu pour toi.

C'est pathétique quelqu'un qui a mal.

Je me dégoûte.

J'ai lu un truc hier, sur les accords tolteques, un truc sur les relations, où il était question du chien qui aime inconditionnellement.

Je suis ton chien, mais j'ai aussi conscience de moi, et ça ne peut pas coller.

Quand dans un couple l'un des deux en arrive à déballer à ce point ses tripes, c'est qu'il est déjà trop tard, il ne peut plus y avoir de respect, de considération.

Je suis amoureux, tu ne l'es pas assez pour moi.

L'amour est parfois abject d'abandon de soi.

Merci l'alcool pour la fluidité des mots et la chute des inhibitions.

Quoique. C'est extrêmement confus tout ça.

Tiens, je vais d'ailleurs boire encore un peu.

Même pas pour oublier, c'est déjà fait.

Un anesthésiant dans doute, un abrutissant sûrement.

Je me relis, et je me dis blablabla, ferme là.

Tu dis que tu pars et tu es toujours là, haletant, la langue pendante, guettant un signe de caresse, une gratouille, un coup de pied, quelque chose merde !

Quel con.

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