12 juillet 7h55

J'ai expérimenté bien des choses, éprouvé ma résilience de nombreuses fois, mais je n'avais jamais goûté la cruauté.

Je t'en remercie donc.

Nul ne saurait grandir sans expérience nouvelle.

Et la cruauté tu connais visiblement bien.

Je m'aperçois que je navigue entre chaud et froid, ou plutôt entre caliente un bref moment et froid polaire la plupart du temps, et pire, le rejet.

Ça me maintient hors de l'eau pendant quelques semaines, quelques mois et ça recommence.

Il faut avouer que ces derniers jours tu te surpasses.

Comme tu me l'as écrit, sortir te fait du bien, mais que cela puisse nous faire du bien...

J'ai du mal à le ressentir.

Tu reviens, ou pas, et toujours ce sourire énigmatique, cette scrutation, comme en attente.

en attente de quoi ?

De questions, de reproches, d'évaluer si cela me touche ?

Hormis ce bref instant où j'ai cru rêver, parce que j'existais, indifférence et silence.

Tu comprends que je suis fatigué ?

Fatigué de pleurer, de crier, de t'écrire, d'attendre, d'arrêter de rêver.

Voilà c'est fini.

C'était chouette pour moi, ça aurait du être chouette.

Reste à organiser la fin du spectacle de torture.

Je suppose que c'est ce que tu attendais ces derniers jours.

Plutôt que de me le dire, plutôt que me faire croire que tu m'aimes.

C'est cruel.