18 juillet 23h14

Tu te souviens ?

C'était fin juin que nous avons couché ensemble pour la première fois.

Les mois de juin te sont favorables ma douce.

Je venais te voir après, autant que possible.

Quelle légèreté ces moments.

Aussi léger que ça doit être pour toi quand tu oublies nos problèmes.

C'est bien.

Je vois bien ce que ça peut faire pour toi, je l'ai vécu avec S.

A ma façon bien sûr.

C'était bien ce matin.

J'écris ça à la maison, il est 13h30.

Je sais que mes parents sont fiers de moi.

Ils n'avaient pas d'ambition particulière pour moi, juste que je puisse subvenir à ma vie.

Sans me pousser, dans une quelconque direction.

Sans m'aider non plus remarque 😉

Je leur en veut un peu aujourd'hui de ne m'avoir pas poussé un peu. Mais je ne t'aurais dans doute pas connue alors.

Alors tout de même, merci papa merci maman. Je vous aime, à ma manière.

Je n'étais pas désiré, je suis né d'un retour de couche. Mais j'ai été aimé, et je crois qu'ils m'adulent un peu aujourd'hui. C'est excessif mais ce sont mes parents. Et pourtant je ne rends pas beaucoup en retour.

Tu vois je suis né par accident, et toi un peu aussi peut-être, d'une mère qui ne pouvait pas te garder. Les miens ont pu.

J'ai longtemps pensé que mon père ne m'aimait pas.

Je ne sais pas pourquoi j'ai cru que c'était lui qui m'appelait goule de poisson chat.

C'est moche un poisson chat, c'est laid. on ne peut pas l'aimer.

C'est peut-être pour ça que j'ai besoin d'être rassuré.

Mais c'était pas lui,c'était quelqu'un d'autre.

Je l'ai appris il y a 2 ou 3 ans.

Pendant 50 ans j'ai cru que mon père ne m'aimait pas vraiment.

Quand j'étais petit, j'étais si mat de peau que l'on demandait à ma mère : mais c'est qui ce petit arabe ?

Elle me le racontait avec amour, et douceur, amusement et indignation..

Et moi j'ai longtemps cru que j'étais le fils d'un amour de ma mère avec un Algérien.

Elle a passé 4 ans en Algérie adolescente, un bon souvenir pour elle, elle en parle encore avec nostalgie.

Ça a construit une fable dans ma tête

Ça m'a construit sans doute possible.

Ça m'a peut-être permis de rationaliser ce que je m'imaginais sur mon père. De me créer une histoire qui soit agréable.

Enfant j'étais un voleur.

J'ai volé beaucoup, souvent.

De l'argent, à mes parents.

À leurs amis quand j'en avais l'occasion.

C'était compulsif je crois. J'achetais des bonbons, des livres.

Je ne me vantais pas d'avoir de l'argent, ça n'était pas pour briller. Aucun de mes copains n'a pensé que j'avais de l'argent.

Ça a duré longtemps.

Jusqu'à ce que je travaille.

Et c'est fini depuis.

Je ne comprend toujours pas pourquoi je faisais ça.

C'était possible, je pouvais acheter des bonbons. C'est tout. Ou pas.

Tu viens de m'appeler, j'aime ta voix.

Quand elle est douce comme ça

Elle me parle d'amour.

Ou en tout cas, mon amour entre dans l'ascenseur et décolle.

Tu vas passer ce soir.

V n'est pas un problème.

C'est une solution pour toi.

Mais je te l'ai dit, j'ai peur que dans quelques semaines, quelques mois, ta carapace se referme devant elle.

Note que cela m'importe peu pour elle ;-)

Mais tu retournerais à la case départ, en ayant tout cassé derrière toi. Nous, moi, elle.

Il ya plein de choses que je voudrais te dire, t'écrire, mais tout n'est pas possible. Je les ai effacés. Il y en avait plein.

Il ya des choses que tu trouveras dans ton chemin personnel.

Je l'enverrai cette nuit.

On a parlé ce soir, enfin.

Tu vois ce sont des mots de moi.

Il ya un peu de toi, c'est obligé.

Tu ne dois rien à personne.

J'ai pu te dit ce que je voulais écrire, ce que j'ai effacé. Presque tout, et des choses en plus.

C'est mieux.

Si, tu me dois quelque chose, une réponse à : Comment ?

Parce que tu me dis que tu m'aimes.

C'est important que tu trouves la réponse en toi, pour moi.